MOLIÈRE - PERSONNALITÉ SITUÉE ENTRE
LE COMIQUE ET LE TRAGIQUE
Prof. Alexie Cristina
Colegiul Tehnic «Ion Mincu»
Molière reste un classique, mais un classique qui propose une comédie tragique, où le tragisme survient de la réalité, c’est le tragique de vie telle quelle, de la « vraie » réalité (différente de ce qui semble vrai dans la tragédie classique).
Né en plein siècle classique, comédien, directeur, metteur en scène et auteur, Molière n’a pas laissé après de lui beaucoup de détails personnels. Sa biographie se cache derrière la légende; de Molière il ne nous restent ni manuscrits, ni correspondance. Une légende dit qu’un jour, un paysan est venu à Paris, conduisant une charrette pleine de manuscrits de Molière, mais comme il a été renvoyé de bureau en bureau et personne ne s’est montré intéressé, le paysan est disparu à jamais.
On ne connaît donc pas beaucoup de choses sur la vie de Jean-Baptiste Poquelin de Molière. Les détails connus nous font penser à un homme qui dédie sa vie au théâtre, au comique, sans être point du tout heureux. Fils d’un tapissier du roi, il a suivi les cours d’un collège jésuite de Paris, puis a fait des études de droit à Orléans. Ses études ne l’ont pas contenté du moment qu’il a choisi le métier d’acteur. Encore enfant, il ne trouve pas appui dans sa famille, le seul qui l’encourage étant son aïeul maternel Louis Cressé. Il renonce à l’honorabilité bourgeoise pour devenir comédien; les représentations de Tiberio Fiorelli (Scaramouche), son maître et son ami, lui apportent de la joie. À cause de la libre pensée qui s’opposait au dogmatisme, en faveur de l’épicurisme et anticonformisme moral et religieux, les acteurs étaient encore excommuniés.
Molière choisit la lutte pour son idéal et forme avec sa maîtresse, Madeleine Béjart, la troupe de l’Illustre Théâtre. Pas un grand amoureux, la femme n’a jamais eu accès qu’aux abords de son âme. Pourtant, il épouse Armande Béjart, la sœur de Madeleine, qui a vingt ans de moins que lui et qui lui a donné beaucoup de raisons pour devenir jaloux. Sa malchance en amour se manifeste dans certaines de ses pièces (l’ École des femmes), produisant le rire et étant sources illimitées pour les critiques du temps qui se hâtent d’accuser l’auteur au détriment de la pièce.
Presque toutes ses pièces sont critiquées par des gens à vision étroite qui cherchent partout des taches dans le soleil. Toutes ses pièces rejetées lui apportent le malheur, il souffre pour cette non reconnaissance de valeur; et s’il ne s’agit pas de valeur, au moins, il veut représenter ses pièces et faire rire les honnêtes gens.
Le tragisme de sa situation consiste en ce mal produit par le malentendu des gens importants. Il se voit impuissant dans la lutte contre eux et peut-être il souffre. Dans cette souffrance, il trouve les racines du comique. On sait que, comme les formes brusques donnent quelquefois plus de piquant à la louange, la gaieté de la plaisanterie ressort par la gravité de son auteur.
Molière n’a pas des motifs pour être heureux: devenu cocu, il devient comique lui-même pour les gens, puis, ses enfants meurent en bas âge, le laissant tout seul dans le monde, luttant pour ce qui lui reste … ses pièces. Durant sa vie il n’a connu que le plaisir offert par le théâtre et par la joie qu’il crée dans les âmes des gens.
Molière c’est l’image parfaite du triste clown qui fait rire par sa souffrance cachée derrière les habits drôles et les mots comiques. Malade de phtisie, à partir de 1665, Molière meurt en 1673, après la quatrième représentation du Malade imaginaire. Sa mort se situe entre la comédie et la tragédie; tout comme sa vie. Il meurt, jouant Argan, le personnage comique, malade imaginaire, qui doit envisager l’impuissance des médecins à sauver des vies et l’obsession par la peur d’une certaine maladie. Jusqu’au moment de la mort, il se dédie au comique.
Le comique de la pièce devient tragique si on pense que les prêtres considéraient les acteurs des gens indignes et infâmes, des sorciers et ils leur donnaient leur pardon seulement s’ils reniaient le théâtre … Molière n’est pas arrivé à renier le théâtre. Il s’assume le tragique. La mort représente le droit au tragique de chaque individu humain.
Gabriel Liiceanu considère si le droit de chaque individu est la mort, c’est un droit qui doit être gagné par chaque individu, soit grâce à un fait qui a une résonance sociale et relativise une limite de l’histoire, soit par le fait qui a une résonance culturelle et force une limite de la nature(l’œuvre).On peut conclure que Molière, quoiqu’il ait dédie sa vie au comique, a gagné son droit au tragique à cause des circonstances défavorables qui ont ombragé sa vie; pourtant, l’humour peut être tragique pour celui qui décide de vivre ou d’être un simple rôle dans la grande variété des jeux.
BIBLIOGRAPHIE:
1. ESCARPIT, Robert, l’Humour, Presses Universitaires de France, Paris, 1980
2. BRUNETIÈRE, Ferdinand, Studii de literatură franceză, Editura Univers, Bucureşti, 1977.
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